Dionysos

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DIONYSOS : concert à Lausanne reporté

 

À PROPOS

A Paris, sur les quais de Seine, est amarré le Flowerburger, un bateau-resto-disco cabinet de curiosités qui sert des burgers aux fleurs et traverse Une sirène à Paris, le dernier roman de Mathias Malzieu. Ce bateau est une péniche, qui permet de partir loin et de transporter de grandes quantités de marchandises. Par exemple, des histoires, des métaphores. Pour Mathias, ce bateau, c’est Dionysos. Le groupe qu’il emmène (et qui l’emmène) depuis 25 ans, pour les grandes croisières comme à travers les tempêtes. « Les fantômes de mes souvenirs sont accoudés au comptoir, je vais leur servir à boire, un cocktail de mélancolie et de joie », chante Mathias dans Flowerburger – la chanson qui s’appelle ainsi sur le nouvel album de Dionysos, pas le bateau du livre. Et d’ailleurs, ce n’est pas vraiment (ou seulement) Mathias qui chante, car il a écrit la chanson en se glissant dans la peau de Gaspard Snow, le personnage principal du livre. Gaspard est « surprisier », et même le dernier des surprisiers. Sachant que le métier de surprisier consiste à transformer ses rêves en réalité. Le Flowerburger, c’est Dionysos. Et Gaspard Snow, c’est un peu beaucoup Mathias Malzieu.

Et voilà, ça recommence, il fallait s’y attendre : tout est mélangé. Plus de dix ans que ça dure, depuis La Mécanique du cœur : tout commence avec une histoire qui naît dans la tête de Mathias. Libre à elle de grandir ensuite dans un livre, un disque ou un film. Celle-là sera les trois. Le roman est déjà sorti, l’album est là, et le film suivra. Cette histoire est née en 2016. Dionysos terminait la tournée de Vampire en pyjama, un disque né du Journal d’un vampire en pyjama, ce livre où Mathias racontait sa traversée de la maladie. Pendant que Mathias recommençait à se laisser pousser les idées, la Seine montait. Début juin 2016, c’est la grande crue à Paris. Mathias imagine l’histoire d’une sirène découverte échouée sur un quai, dont tombe amoureux Gaspard Snow, le propriétaire du Flowerburger. Dans cette histoire d’amour aussi maudit que magique, il y a beaucoup de chansons (car Gaspard est chanteur), qui se sont échappées du roman et se retrouvent dans le nouvel album de Dionysos. L’équipage est prêt,  dans la salle des machines, les amplis chauffent. Cet album titré « Surprisier » est une crue de jouvence pour le groupe. Entre les 20 secondes d’intro et le premier morceau Paris brille-t-il ?, un grand vertige, comme un saut dans une spirale spatio-temporelle : nous étions au cinéma, accrochés à nos sièges pendant le générique d’un film qui fait peur, et nous voilà repartis en 93 sur un skate, quand Dionysos célébrait à Valence les joies du folk joué comme du hip-hop, et inversement. Ça fait du bien. Mais Dionysos ne va pas en rester là, à se dérouiller les souvenirs. Si dans la tête de Mathias ce groupe est son Flowerburger, c’est la seule péniche au monde équipée de grandes voiles, poussée par des bourrasques et des surpriseries d’idées, de passion et d’émotion. Ça fait du mieux. Direction : toutes. Du rock épique et mélancolique (All The Pretty Waves, Flower Burger), des chansons comme un cocktail sur une plage de Cancun ou d’Hawai (Les Filles Barbelées, Une Sirène à Paris)… Enregistré entre Valence et Paris pendant l’écriture du livre, « Surprisier » est un album de chansons très personnelles pour Mathias. Et aussi essentiel pour Dionysos qui garde ses caps, tous à la fois, en emballant de la pop garage dans des cordes et des cuivres d’orchestre symphonique, en inventant la BO d’une superproduction projetée sur un drap dans la cale du Flowburger, en entonnant des refrains qui vont faire chavirer les foules. En fin d’album, on entendra Voler en amour, une chanson bouleversante de délicatesse, qui dit que se noyer et voler, plonger en soi et en sortir plus grand, plus haut, c’est parfois la même chose. Tiens, le Flowerburger/Dionysos est donc aussi la seule péniche volante au monde. Du beau boulot de surprisier.

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